La première couche est certainement la plus importante et la plus souvent négligée. En écartant, la sueur de la peau, elle évite la sensation de froid due à l'évaporation de celle-ci. Cette couche fonctionne grâce à plusieurs principes reposant le plus souvent sur le caractère hydrophobe des fibres utilisées (polypropylène, chlorofibre, polyester, acrylique, ou dans une moindre mesure nylon). Elle sèchent donc très vite ce qui est aussi utile pour le nettoyage sur le terrain. Il existe bien sûr des sous-vêtements plus chaud que d’autres. Dans la lutte contre le froid, la première couche est aussi cruciale.
La seconde couche doit dissiper lentement la chaleur produite par le corps pour maintenir une température corporelle constante par conditions froides. Bien sûr, cette seconde couche doit laisser passer la vapeur d’eau pour ne pas créer un effet hammam sous le vêtement! On peut distinguer :
- la protection thermique à porter pendant l’effort (protection assez légère). Elle doit permettre l’évacuation massive de la vapeur d’eau, ce qui s’oppose normalement à un vêtement coupe vent. Comme la quantité de vapeur d’eau est importante, cette couche doit pouvoir garder son pouvoir isolant même humide.
- la protection thermique à l’arrêt (qui doit être assez chaude). La vapeur d’eau devant être évacuée en moins grande quantité, elle peut être coupe vent. La résistance à l’humidité de l’isolant est moins importante.
On comprend aisément que les besoins en isolation ne sont pas les mêmes tout le temps (80% de l’énergie produite pendant un effort est perdue sous forme de chaleur!) et que l'isolation thermique doit donc être adaptée. En montagne (sauf l'hiver) pendant l’effort, un T-Shirt à longues manches un peu isolant est souvent suffisant pendant l’effort (jusqu’à 10-15°C), mais une polaire légère (entre 100g/m2 et 200g/m2) peut-être un plus pendant la marche si la température chute. Dans tout les cas la présence d’une ventilation mécanique (ouverture au cou par exemple) permettra d'ajuster l’isolation selon l'effort.
La couche chaude utilisée à l'arrêt lorsque les conditions sont clémentes (printemps, été & automne) peut très bien être celle pour l’effort dans des conditions hivernales si elle permet l'évacuation de la transpiration. En hiver, un vêtement de bivouac encore plus chaud est à prévoir.
On pourrait croire que le vêtement chaud à l’arrêt ne se doit pas d’être respirant, puisque ce système est destiné à évacuer la transpiration produite durant l'effort. Il n'en est rien. Pour votre confort et éviter de prendre trop de change, une couche chaude évacuant bien l'humidité permet de garder le T-Shirt de la journée dessous pour le faire sécher. Toutefois, idéalement le séchage ne doit pas être trop rapide afin d'éviter un refroidissement trop rapide du corps lors de la phase de repos.
Il est clair aussi que la deuxième couche peut être composée de plusieurs vêtements. C'est d’ailleurs un avantage sur le plan de l'isolation thermique, du séchage et de l'adaptabilité du système aux conditions rencontrées. Chaque couche doit se superposer harmonieusement.
Il faut également prendre en compte le facteur éolien (vent). Si le vêtement isolant n'est pas coupe-vent ou associé à une sur-couche coupe-vent, l'efficacité du vêtement sera grandement atténuée. Voire quasiment nulle. La fonction coupe-vent pour un vêtement isolant est surtout intéressante pour celui porté à l'arrêt. En revanche, lors de l'effort, le vent va favoriser l'évacuation de l'humidité dans les couches internes. En cas d'effort important par vent violent, la couche coupe vent (troisième couche) seule protégera suffisamment.
La troisième couche est sans aucun doute la plus chère et la plus "technique" (à l'exception des ponchos). Il existe deux façons d'obtenir un vêtement imperméable : on peut soit mettre au point une membrane naturellement imperméable (de par sa construction) collée sur le tissu du vêtement ou on peut ajouter une enduction sur un tissu donné. Dans le premier cas, la membrane est laminée sur un autre tissu (le matériau extérieur). Dans le second cas, on enduit le tissu extérieur d’une matière imperméable.
La couche imperméable est toujours laminée à l'intérieur du vêtement, car elle est fragile sur le plan mécanique. Le tissu externe assure la protection contre les agressions extérieures (abrasions…). Un revêtement interne (tissu ou polymère) protège l’enduction ou la membrane des frottements à l’intérieur du vêtement. Cela veut dire, qu’en cas de pluie prolongée, le tissu extérieur sera à la longue saturé d’eau : le vêtement sera beaucoup moins respirant, et sera très peu isolant. L’exception à cette règle étant le ciré de marin.
Aujourd’hui la plupart des vestes sont réellement imperméables, les critères de choix se portant plus sur la respirabilité : C'est-à-dire la capacité à transporter l’eau à l’état gazeux ou lié et à l’arrêter quand elle est sous forme liquide. La conception du vêtement est certainement tout aussi importante : la capuche, les détails de finition (poignets, poches, ...) et le confort (coupe, stretch, ...). On comprend vite qu’outre la protection et le confort, cette méthode permet une grande adaptabilité aux conditions variables du milieu montagnard.